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« Tagger la molécule médicamenteuse et la suivre dans l’organisme »


« Tagger la molécule médicamenteuse et la suivre dans l'organisme »

L'IUCT Oncopole accueillait des experts mondiaux en imagerie nucléaire les 1er et 2 avril 2015 en partenariat avec la société General Electric Healthcare.


Les objectifs : 

  • harmoniser pour la première fois les protocoles d'acquisition d'images ;
  • ouvrir les collaborations françaises aux centres étrangers qui utilisent les appareils TEP nouvelle génération en recherche clinique, notamment la caméra TEP Discovery IQ installée à l'IUCT Oncopole  ;
  • définir les futurs axes de recherche.  
 
Durant la première journée, les discussions se sont articulées autour de la question : comment accorder les standards de mesure d'acquisition d'images ? En effet, d'un TEP à l'autre, les mesures enregistrent des écarts assez importants qui n'autorisent pas d'inter-comparaison de données. Pour pouvoir travailler sur les traceurs des nouveaux médicaments notamment, axe de recherche en plein essor, il est impératif de s'affranchir de ces différences. « Si, pour une même étude clinique, à Toulouse, nous constatons une efficacité médicamenteuse de 30% et que le centre italien obtient 50%, il n'est pas sérieux  de mettre en commun nos travaux dans ces conditions », explique le professeur Frédéric Courbon, responsable du département d'imagerie à l'IUCT-Oncopole. Disposer d'un même instrument de mesure est  le prérequis à tous futurs échanges sur des essais cliniques. Une des premières actions sera de fabriquer un fantôme high-tech (mannequin) qui servira de support unique pour l'élaboration des standards.

L'Europe a des standards sur les process qualité mais le travail n'a pas encore était fait pour  assurer la reproductibilité des images intercentre. C'est la deuxième étape dans laquelle s'engage cette communauté d'experts. 

Pour les études cliniques, les discussions ont porté sur deux axes de recherche :

  • approfondir ce qui ce fait de plus en plus à savoir, l'utilisation de cet examen TEP pour évaluer précocement  l'efficacité de nouveaux médicaments : « le procédé est simple : un fois le médicament dans l'organisme, on observe le métabolisme de la cellule cancéreuse. Si sa consommation de sucre diminue, nous en déduirons qu'elle s'affaiblit  et qu'il y a donc un effet du médicament ».
  • développer le marquage des nouveaux candidats médicaments pour suivre leur distribution dans l'organisme. «  Là, dans le monde, nous en sommes au tout début. Cela nécessite un continuum* coordonné et complexe de tous les acteurs impliqués, constate  Frédéric Courbon. Il s'agit de rendre radioactive, de tagger la molécule médicamenteuse pour suivre son cheminement dans l'organisme et d'observer si elle atteint bien sa cible. »


Les premières collaborations vont être lancées avec les Etats-Unis, l'Italie, l'Espagne et l'Inde. La mise au point de radiopharceutiques (marqueurs) est en forte évolution. De plus en plus ciblés, ils concernent de petites cohortes de patients parfois insuffisantes pour valider un essai clinique ; d'où la nécessité de se rapprocher d'autres centres pour disposer d'un volume suffisant de données.

Des spécialistes en oncologie mais aussi en neurologie, en cardiologie ou encore dans les pathologies infectieuses se sont retrouvés le lendemain autour du développement des nouveaux traceurs et des process qualité.   

*Le continuum inclut : 

  • des plateformes expérimentales de haute technologie ;
  • des industriels qui fabriquent les traceurs ;
  • des équipes de recherche fondamentale et translationnelle ;
  • des services de soins en recherche clinique (habilités à développer les essais précoces) dotés d'un centre de data management ;
  • des chimistes, des  radiopharmaciens, des physiciens ;
  • une radiopharmacie pour les essais cliniques.

L'une des particularités du campus de l'Oncopole est de regrouper toutes ces compétences et plateformes.


Quel est le rôle du  TEP Scan en oncologie ?

Le TEP Scan, largement utilisé pour le diagnostic et le suivi des tumeurs cancéreuses, combine deux technologies : l'imagerie anatomique du scanner et l'imagerie fonctionnelle ou métabolique du TEP, qui visualise différentes activités du métabolisme cellulaire en fonction de la molécule préalablement injectée (le traceur). Les traceurs peuvent se fixer sur les cellules tumorales et les rendre visibles sur l'image TEP Scan, et aussi se fixer sur une molécule médicamenteuse pour repérer son cheminement dans le corps. L'explosion des connaissances en biologie moléculaire et cellulaire offre un potentiel important de découverte de nouveaux traceurs.