Les programmes de recherche translationnelle @IUCT-Oncopole

L’IUCT-Oncopole lance chaque année un appel à projets pour financer des projets de recherche translationnelle, grâce aux dons reçus, ciblés sur la recherche. En 2018, la Fondation Toulouse Cancer Santé s’est associée au financement des projets retenus. L’objectif de cet appel est d’encourager les projets innovants et transdisciplinaires, associant au moins une équipe clinique de l’IUCT-Oncopole et une équipe de recherche du CRCT. Les projets sont évalués par un Conseil scientifique extérieur.


Appel à projet translationnel @IUCT-Oncopole : EPOXCAN, LUNG RESIST

 

EPOXCAN

Caractérisation de la dérégulation du métabolisme du cholestérol dans les cancers du sein
Coordinateurs : Dr m. poirot et pr F. Dalencparticipants : équipes du Dr M. Poirot, du Pr F. Dalenc, de T. Filleron et du Pr E. Chatelut

La découverte de la dendrogénine A (DDA) par l’équipe 12 a révélé l’existence d’une nouvelle branche métabolique de la voie du cholestérol. Détectée dans les tissus normaux de plusieurs organes, dont le sein, la DDA voit son niveau très diminué dans les cellules de cancer du sein (CS). Ses propriétés chimio-préventives et anticancéreuses font de ce métabolite un suppresseur de tumeur qui agit comme nouveau modulateur de facteurs de transcription et inhibiteur de la biosynthèse d’un promoteur de tumeur, l’OCDO, récemment identifié par l’équipe, lui aussi. L’OCDO est produit dans les CS mais pas dans un sein normal. Ce mécanisme d’inhibition contribue aux activités antitumorales de la DDA. L’existence de ces 2 métabolites suggère celle d’un équilibre métabolique entre ces deux dérivés du cholestérol dans le sein normal et le CS, qui pourrait soit contrôler, soit stimuler la progression des CS. La caractérisation de cette branche métabolique permettrait une meilleure stratification des CS et l’étude de nouvelles stratégies thérapeutiques ciblant cette voie. Le premier objectif du projet est d’évaluer la proportion de CS présentant cette dérégulation métabolique. Le deuxième objectif est de déterminer si ces dérégulations métaboliques sont, ou non, plus courantes dans l’un des sous-types de CS, et si ces dérégulations sont liées au pronostic de CS.

 

LUNG RESIST

Cancer du poumon : ciblage des étapes précoces de la résistance adaptative aux inhibiteurs de l’activité tyrosine kinase du récepteur de l’eGF
Coordinateurs : Pr J. Mazières et Dr O. Calvayrac

Les inhibiteurs de l’activité tyrosine kinase du récepteur de l’EGF (EGFR-TKI) sont efficaces pour les patients atteints d’un cancer bronchique avancé présentant une mutation activatrice de l’EGFR, mais ne sont pas curatifs en raison de l’apparition systématique de résistances. D’après de récentes études, la résistance aux TKI pourrait provenir d’une population de cellules tolérantes au traitement (ou Drug-Tolerant Cells, DTC), qui résistent initialement en passant par un étatde pseudo-dormance. Comment ces cellules peuvent survivre et comment elles peuvent acquérir des altérations génétiques leur permettant de retrouver des capacités prolifératives sont deux questions cruciales encore sans réponse.

Cibler ces DTC pourrait constituer une nouvelle approche thérapeutique prometteuse pour freiner l’émergence de résistances secondaires. Néanmoins, cet état cellulaire reste très peu caractérisé, rendant impossible le développement de nouveaux traitements.

L’équipe 3 a récemment découvert que la voie RHOB/AKT était une voie clé dans la résistance aux EGFR-TKI chez les patients atteints de cancer bronchique, et des données récentes suggèrent que cette voie pourrait être un mécanisme adaptatif commun à l’inhibition de la voie ERK et donc un solide candidat à l’acquisition d’un état de DTC. À l’aide de technologies de pointe, de modèles murins et de tissus de patients, ce projet permettra de caractériser de façon exhaustive les changements phénotypiques et moléculaires associés à cet état de tolérance au traitement. Ceci devrait permettre de déterminer le rôle de l’axe RHOB/AKT dans cette résistance adaptative, mais aussi d’identifier de nouvelles voies potentielles de résistance afin de prévenir l’émergence de mutations de résistance responsables de la rechute chez les patients.