Le cancer de l'endomètre

Le cancer de l’endomètre (muqueuse de l’utérus) est le 4° cancer de la femme en fréquence et le plus fréquent des cancers de l’appareil génital. Il survient plus fréquemment après la ménopause (âge moyen de survenue 68 ans). Il est associé à plusieurs facteurs de risque, dont l'obésité, le diabète, un traitement par Tamoxifène ou, plus rarement, une prédisposition génétique.


Diagnostic

La manifestation la plus fréquente est la survenue de saignements vaginaux anormaux après la ménopause ou des saignements en dehors des règles chez les femmes non ménopausées (ces saignements sont appelés métrorragies)

Moins fréquemment peuvent être observés :

  • des règles excessives en durée ou abondance chez les femmes non ménopausées souvent associées à des métrorragies ;
  • des pertes blanches (leucorrhées) parfois associées à du sang ;
  • des signes d’infection de l’endomètre : douleurs et fièvre.

 

Ces symptômes ne sont pas spécifiques et ne sont pas obligatoirement liés à un cancer de l’endomètre mais doivent àmener à consulter, en particulier dans le cas d'une survenue de saignements après la ménopause (même s’ils sont peu abondants ou ne se reproduisent pas), afin de réaliser des examens complémentaires et d’en déterminer l’origine.
Un examen clinique et une échographie pelvienne sont réalisés.

Le diagnostic de certitude est assuré par une biopsie, soit réalisée simplement en consultation lors de l’examen gynécologique, soit par une hystéroscopie, qui peut être réalisée en consultation ou en chirurgie ambulatoire, selon qu’une anesthésie générale est nécessaire ou pas.

Le bilan est complété par la réalisation d’une IRM abdominopelvienne qui permet d‘évaluer la taille de la tumeur, sa pénétration dans le muscle utérin sous-jacent, l’existence éventuelle de ganglions suspects dans le voisinage. Cet examen sera parfois complété par la réalisation d’un scanner thoraco-abdomino-pelvien.

L’ensemble de ces éléments sert à évaluer le type histologique et le stade de la maladie afin de guider au mieux la stratégie de traitement.

Une évaluation anesthésique complète est nécessaire surtout lorsqu’il existe des problèmes de santé associés (obésité, diabète, hypertension artérielle…).

 

Traitement

Chaque dossier est discuté en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP). L’ensemble des éléments (biopsie, examens radiologiques) est analysé par un groupe de médecins (chirurgiens, radiothérapeutes, oncologues, médecins anatomopathologistes, radiologues, médecins nucléaires) afin de définir le projet thérapeutique le plus adapté à chaque cas.

L’équipe médicale peut vous proposer de participer à une étude de recherche clinique pour mieux comprendre l’étiologie et le développement du cancer, pour vous faire bénéficier d’un nouveau traitement ou pour évaluer et voir comment améliorer votre qualité de vie.

Le traitement repose essentiellement sur la chirurgie, qui peut être associée à une radiothérapie (rayons).


Chirurgie

La chirurgie comprend une hystérectomie totale, c’est à dire l’ablation de l’utérus, des trompes et des ovaires. Dans certains cas, il peut être nécessaire de réaliser une ablation des ganglions lymphatiques de drainage de l’utérus  au niveau du petit bassin ou plus haut situés dans l’abdomen le long des gros vaisseaux (chaine lombo-aortique).

A l’IUCT-Oncopole ces gestes sont réalisés dans la majorité des cas par voie mini-invasive : coelioscopie conventionnelle ou coelioscopie robot-assistée.

Ces techniques permettent le plus souvent d’éviter une grande ouverture de la cavité abdominale (laparotomie) et offrent un résultat cancérologique identique en réduisant :

  • les douleurs post-opératoires ;
  • la durée d’hospitalisation ;
  • le risque de complications post-opératoires ;
  • la durée et la qualité de la convalescence post-opératoire.

 

Nous proposons aussi dans certains cas sélectionnés, les techniques de recherche du ganglion sentinelle : on effectue l’ablation sélective des premiers relais ganglionnaires drainant la tumeur. S’ils ne sont pas atteints, les autres ganglions sont en général indemnes et ne nécessitent pas d’être retirés. Ceci permet minimiser le risque et les conséquences éventuelles d’un prélèvement ganglionnaire étendu.

 

Radiothérapie et curiethérapie

La radiothérapie utilise des rayonnements ionisants pour détruire les cellules cancéreuses. Dans le cadre du cancer du corps de l’utérus, l’irradiation repose sur 2 techniques : la radiothérapie externe et la curiethérapie, la plupart du temps en association.

Radiothérapie externe : avant le traitement proprement dit, la radiothérapie comporte une étape de préparation et de repérage par scanner de la zone à traiter et une étape de calcul de la distribution de la dose (dosimétrie). C’est pourquoi il existe toujours un temps d’attente entre la prise de décision de la radiothérapie et le début effectif du traitement. Le traitement comporte en général 25 séances, réalisées du lundi au vendredi (5 séances par semaine), et dure donc 5 à 6 semaines. Chaque séance dure environ 15 minutes l’irradiation est invisible et indolore, vous ne ressentez aucune sensation particulière. Les séances de radiothérapie ne rendent pas radioactif : il n’y a pas de précaution à prendre vis-à-vis de l’entourage une fois la séance terminée.

Curiethérapie : il s’agit d’une radiothérapie réalisée directement au contact de la zone que l’on souhaite traiter. Elle consiste à faire circuler une source radioactive (Iridium) dans un applicateur inséré directement au contact du fond vaginal. La curiethérapie permet de délivrer une dose élevée de façon ciblée sur la cicatrice vaginale. Le traitement comporte 4 séances, 1 séance par semaine, si elle est réalisée seule après la chirurgie, et 1 séance unique si elle intervient en complément de la radiothérapie externe. Le traitement est réalisé en ambulatoire : vous vous rendez à l’IUCT-O pour la séance (30 minutes environ) et vous rentrez à domicile ensuite. Vous n’avez pas besoin d’être à jeun. Dans un premier temps, en position gynécologique, l’applicateur est placé dans le vagin, geste non douloureux. Une sonde urinaire est également mise en place lors de la première séance. Des radiographies contrôlent le positionnement et permettent de calculer la quantité et la répartition des rayons. Le traitement dure quelques minutes, est indolore. A l’issue de la séance, l’applicateur est retiré.