L’immunothérapie

Un nouveau regard sur une approche thérapeutique de plus de cent ans

L’histoire de l’immunothérapie a près d’un siècle. Elle consiste à stimuler et renforcer les défenses naturelles de l'organisme contre les cellules cancéreuses. En cas d'agression, l'organisme met en place des réactions puissantes de défense en libérant des produits : les anticorps ou les cytokines, secrétées par les lymphocytes qui sont les cellules de défense de l'organisme. Les deux principales cytokines sont l'interféron et l'interleukine.


Les premières utilisations et recherches en immunothérapie portaient sur les allergies. Très rapidement les chercheurs en oncologie établirent un lien entre système immunitaire et cancer. En effet, le propre de la cellule cancéreuse est de passer inaperçue de notre système immunitaire.

Dans les années 70, des oncologues et hématologues arrivent à reproduire artificiellement les deux cytokines, l’interféron et l’interleukine. En les administrant au patient, elles contribuent à dynamiser l’action de son système immunitaire. Les deux traitements ont été largement utilisés dans le cancer du rein, les leucémies, lymphomes, myélome (forme de cancer de la moelle osseuse) ou mélanome.

Dans les années 90, d’autres approches d'immunothérapie voient le jour. Cette fois les chercheurs mettent au point des anticorps monoclonaaux pour cibler les cellules tumorales. Ils sont prescrits  dans des formes particulières de certains cancers, comme le lymphome malin de type folliculaire résistant à la chimiothérapie classique, ou encore dans certaines formes particulières du cancer du sein évolué. Ces anticorps visent à empêcher la prolifération cellulaire. Les traitements associés sont le trastuzumab ou l’Herceptin® qui s’adresse notamment aux femmes ayant un cancer du sein résistant au traitement habituel en raison de la présence en surabondance d'un récepteur spécifique dans leurs cellules, appelé HER2. La présence de ce récepteur en surnombre entraîne la production en excès d'une protéine qui à son tour induit une multiplication incontrôlée des cellules. Les traitements agissent sur le développement du récepteur HER2.

Enfin, depuis 2010, une nouvelle génération de médicaments en immunothérapie se développent autour de nouvelles cibles plus précises - en particulier la protéine appelée PD1, que les cancers utilisent pour repousser l'attaque du système immunitaire. Ces innovations sont destinées à plusieurs localisations comme les mélanomes et les cancers bronchiques qui disposaient jusqu’à ces dernières années de faibles options thérapeutiques.