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Un nouveau biomatériau pour prévenir les complications post-laryngectomie


Un nouveau biomatériau pour prévenir les complications post-laryngectomie

L’IUCT-Oncopole s’est associé à deux laboratoires publics (CIRIMAT, Toulouse & Inserm 1121, Strasbourg) ainsi que deux entreprises spécialisées (Rescoll et Brothier) pour développer un nouveau biomatériau capable d’éviter la complication la plus fréquente chez les patients laryngectomisés à la suite d’un cancer ORL. Le projet, dénommé « BIOFISS» a été sélectionné par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) pour bénéficier d’un soutien à hauteur de 724 000 euros dans le cadre du dispositif PRCE (projet de recherche collaborative entreprise). Objectif : proposer une solution commercialisable pour améliorer la prise en charge.


Chaque année, plus de 14 000 personnes sont diagnostiquées avec un cancer ORL en France. Environ 40 % d’entre elles présentent des carcinomes épidermoïdes de la gorge (larynx, pharynx). Dans un certain nombre de cas, malgré le développement de protocole de préservation combinant radiothérapie et chimiothérapie, une chirurgie par laryngectomie s’avère nécessaire. Elle consiste au retrait du larynx et d’une partie du pharynx en séparant les axes respiratoires et digestifs. Dans 20 à 60% des cas, une fistule salivaire, c’est-à-dire une fuite de salive dans le cou ou à travers la peau, apparaît après cette intervention chirurgicale. Cette fistule peut entraîner une morbidité élevée (retard de reprise de l’alimentation, infection, etc.), une augmentation de la durée d’hospitalisation, une reprise chirurgicale voire un risque de rupture des artères et donc de décès. Aussi, cette complication pourtant fréquente est particulièrement complexe à gérer dans le contexte actuel de la COVID-19 (durées d’hospitalisation très allongées liées aux fistules).

L’idée du projet BIOFISS est de proposer un matériau multifonctionnel permettant d’une part de capter la salive et éviter sa diffusion dans l’organisme et d’autre part de favoriser la cicatrisation du pharynx.

 

Un consortium public-privé

Le projet BIOFISS - Développement d'un biomatériau pour la prévention des fistules salivaires en chirurgie cervico-faciale - a pour ambition de développer un nouveau dispositif médical capable de prévenir les fuites salivaires chez les patients laryngectomisés à la suite d’un cancer ORL. Ce projet, porté par le Dr Agnès Dupret-Bories, chirurgien à l’Institut Claudius Regaud - IUCT-Oncopole est le fruit d’un partenariat avec le Dr Audrey Tourrette, enseignante-chercheure à l’université Toulouse III-Paul Sabatier affiliée au  laboratoire CIRIMAT (UMR 5085 CNRS-UT3-Toulouse INP), le laboratoire Inserm / Université de Strasbourg "Biomatériaux et Bioingénierie" (UMR 1121), ainsi que deux entreprises : la société de recherche Rescoll spécialisée dans les matériaux polymères & les Laboratoires Brothier spécialisés dans les biopolymères extraits des algues destinés à la cicatrisation. L’objectif est de lancer, d’ici la fin du projet, les premiers essais cliniques avant commercialisation du dispositif.

Lire le communiqué



La chirurgie des tumeurs ORL

La chirurgie est un traitement fréquent des cancers ORL. Elle est proposée seule ou en association avec la radiothérapie voire la chimiothérapie.


La chirurgie consiste habituellement l’exérèse de la tumeur et une exérèse des ganglions du cou de façon uni ou bilatérale (curage ganglionnaire). Les deux sont réalisés au cours d’une seule et même intervention.
 

Le curage ganglionnaire

Le curage permet l’exérèse puis l’analyse des ganglions potentiellement atteints. En l’absence de ganglion suspect dans le bilan initial, le curage permet d’analyser au microscope tous les ganglions cervicaux et de limiter les risques d’évolution ultérieure d’une métastase ganglionnaire.
 

L’exérèse de la tumeur

Selon sa localisation et ses extensions la tumeur peut être retirée par voie externe (cicatrice cervicale) ou bien en passant par la bouche (voie transorale, microscopique avec laser ou bien assistance robotique). La zone d’exérèse, selon les situations, peut être laissée en cicatrisation dirigée, ou bien nécessiter une reconstruction, avec un lambeau, effectuée dans le même temps opératoire. Un lambeau local peut être utilisé (lambeau de joue, de peau du cou…).
Dans certaines situations, un greffon de tissu est prélevé ailleurs sur le patient (peau de l’avant-bras, de la cuisse ou os de la jambe (péroné)), avec artère et veines secondairement anastomosées à des vaisseaux du cou pour rendre cette greffe viable et faciliter la cicatrisation.

Ces gestes concernant le cou, la gorge et la bouche nécessitent souvent le recours à une trachéotomie et une sonde nasogastrique le temps de la cicatrisation post-opératoire et de la rééducation orthophonique post-opératoire.
 

Les techniques innovantes

Les progrès technologiques et le perfectionnement des gestes rendent les interventions moins invasives, les suites post-opératoires moindres. L’équipe de chirurgie développent des techniques dites mini-invasive par l’assistance du robot chirurgical par exemple, ou encore l’endoscopie endonasale, qui consiste à passer par les narines pour atteindre la base du crâne et les sinus. L’objectif est double : maintenir l’efficacité thérapeutique et diminuer les séquelles post-opératoires.