« Tagger la molécule médicamenteuse et la suivre dans l’organisme »
« Tagger la molécule médicamenteuse et la suivre dans l'organisme »
L'IUCT Oncopole accueillait des experts mondiaux en imagerie nucléaire les 1er et 2 avril 2015 en partenariat avec la société General Electric Healthcare.
Les objectifs :
- harmoniser pour la première fois les protocoles d'acquisition d'images ;
- ouvrir les collaborations françaises aux centres étrangers qui utilisent les appareils TEP nouvelle génération en recherche clinique, notamment la caméra TEP Discovery IQ installée à l'IUCT Oncopole ;
- définir les futurs axes de recherche.
L'Europe a des standards sur les process qualité mais le travail n'a pas encore était fait pour assurer la reproductibilité des images intercentre. C'est la deuxième étape dans laquelle s'engage cette communauté d'experts.
Pour les études cliniques, les discussions ont porté sur deux axes de recherche :
- approfondir ce qui ce fait de plus en plus à savoir, l'utilisation de cet examen TEP pour évaluer précocement l'efficacité de nouveaux médicaments : « le procédé est simple : un fois le médicament dans l'organisme, on observe le métabolisme de la cellule cancéreuse. Si sa consommation de sucre diminue, nous en déduirons qu'elle s'affaiblit et qu'il y a donc un effet du médicament ».
- développer le marquage des nouveaux candidats médicaments pour suivre leur distribution dans l'organisme. « Là, dans le monde, nous en sommes au tout début. Cela nécessite un continuum* coordonné et complexe de tous les acteurs impliqués, constate Frédéric Courbon. Il s'agit de rendre radioactive, de tagger la molécule médicamenteuse pour suivre son cheminement dans l'organisme et d'observer si elle atteint bien sa cible. »
Les premières collaborations vont être lancées avec les Etats-Unis, l'Italie, l'Espagne et l'Inde. La mise au point de radiopharceutiques (marqueurs) est en forte évolution. De plus en plus ciblés, ils concernent de petites cohortes de patients parfois insuffisantes pour valider un essai clinique ; d'où la nécessité de se rapprocher d'autres centres pour disposer d'un volume suffisant de données.
Des spécialistes en oncologie mais aussi en neurologie, en cardiologie ou encore dans les pathologies infectieuses se sont retrouvés le lendemain autour du développement des nouveaux traceurs et des process qualité.
*Le continuum inclut :
- des plateformes expérimentales de haute technologie ;
- des industriels qui fabriquent les traceurs ;
- des équipes de recherche fondamentale et translationnelle ;
- des services de soins en recherche clinique (habilités à développer les essais précoces) dotés d'un centre de data management ;
- des chimistes, des radiopharmaciens, des physiciens ;
- une radiopharmacie pour les essais cliniques.
L'une des particularités du campus de l'Oncopole est de regrouper toutes ces compétences et plateformes.
Quel est le rôle du TEP Scan en oncologie ?
Le TEP Scan, largement utilisé pour le diagnostic et le suivi des tumeurs cancéreuses, combine deux technologies : l'imagerie anatomique du scanner et l'imagerie fonctionnelle ou métabolique du TEP, qui visualise différentes activités du métabolisme cellulaire en fonction de la molécule préalablement injectée (le traceur). Les traceurs peuvent se fixer sur les cellules tumorales et les rendre visibles sur l'image TEP Scan, et aussi se fixer sur une molécule médicamenteuse pour repérer son cheminement dans le corps. L'explosion des connaissances en biologie moléculaire et cellulaire offre un potentiel important de découverte de nouveaux traceurs.