Centre de recherche en cancérologie de Toulouse (CRCT)

UMR 1037 INSERM-Université Toulouse 3 - ERL5294 CNRS

2 avenue Hubert Curien

Oncopole de Toulouse

CS 53717

31037 TOULOUSE CEDEX 1 - FRANCE

Standard : 05 82 74 15 75
Mail : accueil.crct@inserm.fr

www.crct-inserm.fr/


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Chiffres-clés


18 équipes de recherche fondamentale et translationnelle

164 chercheurs

9 plateformes technologiques de recherche

33 collections conservées au Centre de ressources biologiques - Cancer

4 axes de recherche fondamentale et 2 programmes de recherche intégrés

Moins de 6 mois pour qu'une découverte du CRCT soit déclinée en essai clinique à l'IUCT-Oncopole

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Leucémie aiguë myéloïde : voici pourquoi les patients rechutent


Publication internationale

Leucémie aiguë myéloïde : voici pourquoi les patients rechutent

Pour la première fois des chercheurs Centre de recherches en cancérologie de Toulouse (CRCT, Inserm) et de l’Institut universitaire du cancer Toulouse-Oncopole  (IUCTO)  peuvent expliquer pourquoi et comment les patients atteints de leucémie aiguë myéloïde* peuvent rechuter. Pour cela, ils ont utilisé un modèle animal mimant l’évolution de la maladie à partir de cellules de patients. Un mécanisme observable pour d’autres pathologies. Le journal international « Cancer Discovery » vient de publier ces résultats.


Lorsque le professeur Christian Récher, responsable du service d’hématologie à l’IUCT-O, rencontre Jean-Emmanuel Sarry, ils partagent une même envie : comprendre pourquoi une majorité de patients atteints de leucémie aiguë myéloïde (LAM) en rémission complète après une chimiothérapie intensive rechutent quelques mois après. L’explication jusqu’alors avancée reposait sur la responsabilité des cellules souches cancéreuses, considérées comme résistantes à la chimiothérapie. Une hypothèse jamais véritablement vérifiée dans un contexte similaire. 

Au moment de leur rencontre en 2009, Jean-Emmanuel Sarry travaillait aux Etats-Unis sur une approche innovante: le modèle animal de xénogreffes. Il s’agit de greffes de cellules humaines malades sur des souris très immunodéficientes et donc permissives à toute cellule humaine. C’est le concept qu’il propose à Christian Récher pour valider ou invalider le rôle des cellules souches dans la résistance à la chimiothérapie et le processus de rechute. Les bases de leur collaboration sont jetées.

La responsabilité des cellules souches battue en brèche
En 2010, Jean-Emmanuel Sarry rejoint le CRCT pour lancer ce projet de recherche translationnelle en partenariat étroit avec le Centre régional d'exploration fonctionnelle et de ressources expérimentales dirigé par le Docteur Yara Barreira et le service d’Hématologie du CHU de Toulouse. Ils fondent l’équipe Inserm RESISTAML en 2014. Sept années après, la responsabilité des cellules souches est battue en brèche. Les résultats de leur étude publiée dans le journal « Cancer Discovery » en avril 2017 le démontrent et révèlent de nouvelles perspectives: « Nous avons greffé les cellules de 25 patients atteints de LAM sur ces modèles murins pour pouvoir reproduire les caractéristiques exactes de la maladie de chaque patient. C’est le concept de souris compagnon. Le modèle animal a reçu le même traitement que son patient avec une réponse et un résultat clinique identique », explique Jean-Emmanuel Sarry.

L’analyse biologique des cellules survivantes résiduelles après le traitement dans ces modèles murins (avant et après traitement) a prouvé que les cellules souches sont, comme les autres, détruites par la chimiothérapie. En revanche, les chercheurs découvrent que des cellules leucémiques résistent. Leur point commun : une hyperactivité énergétique de leurs mitochondries. Sur-stimulées, elles sont capables d’affronter les assauts des traitements.

« Ce sont elles, et pas nécessairement les cellules souches leucémiques, qui favoriseraient les rechutes » avance le professeur Christian Récher. L’activité métabolique excessive de ces cellules devient dès lors une cible thérapeutique.  Pour la première fois, un modèle animal de LAM bâti à partir de cellules de patients explique les récidives du patient après les traitements et permet de les étudier de façon exhaustive. Des essais de phase I et II sur l’homme sont et vont être lancés pour valider cette hypothèse. Ces approches sont très onéreuses et nécessitent une congruence d’expertises, de technologies et de moyens financiers. Nous faisons partie d’une poignée de laboratoires au monde qui pouvent mettre en œuvre ce type d’approche en routine.

Les voies ouvertes par cette découverte
Cette confirmation scientifique, non attendue, qui réduit la responsabilité des cellules souches cancéreuses a servi immédiatement de point de référence à plusieurs équipes dans le monde. Des projets de développement clinique de nouveaux inhibiteurs de la mitochondrie prennent appui sur cette étude.

Et déjà, de nouvelles pistes s’ouvrent : ce même mécanisme est observable pour d’autres cancers. « Le modèle animal qui mime l’évolution de la maladie d’une personne sur un  temps plus court que celui du patient dans la plupart du temps pourra nous permettre  d’anticiper les rechutes et les prévenir », explique Jean-Emmanuel Sarry avant de poursuivre, « Ensuite, nous voulons approfondir cette connaissance et comprendre, par exemple, quelles sont les interactions entre ces cellules résistantes hyperactives et leur microenvironnement. Pourquoi le microenvironnement met-il à leur disposition autant d’énergie ? Y-a-t-il une symbiose (intérêt réciproque) ou la cellule leurre-t-elle son environnement et le pirate à ses propres fins de survie et d’adaptation ? Parallèlement, nous avons également mis en évidence des cibles thérapeutiques nouvelles surexprimées par ces cellules chimiorésistantes ce qui nous permettra d’encore mieux nous armer pour prévenir la rechute ».

Enfin, ce modèle animal n’est qu’un point de départ. L’objectif à moyen terme est de modéliser l’évolution de la maladie et sa réponse au traitement par des algorithmes mathématiques. 


Lire le communiqué de presse

 

*La Leucémie aiguë myéloïde est la plus fréquente des leucémies aiguës chez l’adulte. On diagnostique environ 3500 leucémies aiguës par an. Ce sont des maladies qui engagent rapidement le pronostic.

 

 



La recherche fondamentale et translationnelle

Le Centre de recherches en cancérologie de Toulouse (CRCT) dont le bâtiment est adossé à celui de l'hôpital accueille plusieurs équipes de recherche fondamentale et translationnelle.


 

Le CRCT est une unité Mixte de recherche Inserm/Université Toulouse III - Paul Sabatier (UMR1037) et une Unité mixte de recherche CNRS/Université Toulouse III - Paul Sabatier (UMR5071).

Il est dirigé par le Pr Gilles Favre depuis le 1er janvier 2017.

 

Les missions

Les progrès réalisés dans les traitements contre le cancer reposent sur la recherche. Les équipes du CRCT ont donc pour but de :

• lancer des programmes de recherche fondamentale pour étudier et comprendre les mécanismes biologiques responsables de l’apparition, la progression et la dissémination des cancers, et la résistance aux traitements actuels,

• rechercher et développer de nouvelles pistes pour contrecarrer ces mécanismes et participer à la découverte de nouveaux agents anticancéreux,

• développer des projets de recherche translationnelle, permettant le transfert des résultats de la recherche fondamentale vers des applications cliniques, au bénéfice des patients de l’IUCT-Oncopole. Cette recherche translationnelle permet le développement des applications médicales, en particulier des approches innovantes dans le domaine du diagnostic et des traitements. Réciproquement, les résultats cliniques permettent de réévaluer les hypothèses émises au cours du projet de recherche,

• accueillir et former dans ses équipes de nombreux étudiants et post-doctorants. La formation expérimentale est enrichie par un programme de séminaires et d’autres événements scientifiques qui favorisent les rencontres et stimulent les échanges interdisciplinaires.

 

Recherche - Soin : une symbiose originale

Cette symbiose entre la recherche (CRCT) et le soin (IUCT) permet de coupler, sur un seul et même lieu, l'ensemble des projets de recherche du laboratoire jusqu' au lit du patient. Moins de 6 mois sont nécessaires pour qu'une découverte du CRCT soit déclinée en essai clinique à l'IUCT-Oncopole. Objectifs principaux de cette originalité du campus : mieux guider, mieux orienter le diagnostic propre à la maladie de chaque patient et, surtout, orienter efficacement le choix thérapeutique proposé. La proximité géographique des acteurs de l'industrie pharmaceutique est également un atout fondamental pour le CRCT.

 

Le projet scientifique du CRCT

Quatre axes de recherche fondamentale et translationnelle ont été définis pour explorer la complexité des mécanismes moléculaires mis en jeu dans les cellules cancéreuses et leur environnement : 

  1. signalisation oncogénique, dommages de l’ADN et instabilité génétique ;
  2. ARN et cancer ;
  3. microenvironnement tumoral et métabolisme ;
  4. onco-immunologie.

Deux axes transversaux sont également développés :

  1. mécanismes de résistance et nouvelles cibles : de la pharmacologie moléculaire à la pharmacologie clinique ;
  2. développement d’approches mathématiques, physiques et informatiques en oncologie.

 

Les équipes de recherche

Pour une présentation détaillée des projets et équipes scientifiques, cliquez sur les liens ci-dessous

  • Equipe T2i, dirigée par le Pr Maha Ayyoub et le Pr Jean-Pierre Delord. "Immunité tumorale et immunothérapie" - en savoir plus
  • Equipe SIGNATHER, dirigée par le Pr Gilles Favre et le Dr Olivier Sordet. "Signalisation cellulaire, oncogenèse et thérapeutiques" - en savoir plus
  • Equipe MELASPHINX, dirigée par le Pr Bruno Ségui et le Nathalie Andrieu-Abadie. "Métabolisme du céramide dans les mélanomes : des mécanismes fondamentaux à l'immunothérapie" - en savoir plus
  • Equipe RNA REG, dirigée par le Dr Stefania Millevoi. "Protéines de liaison à l’ARN et stress génotoxique" - en savoir plus
  • Equipe MICROPANC, dirigée par le Dr Corinne Bousquet. "Mircroenvironnement & résistance thérapeutique dans les néoplasies pancréatiques" - en savoir plus
  • Equipe R'N Blood, dirigée par le Dr Stéphane Pyronnet et le Dr Fabienne Meggetto. "Biologie des ARN dans les cancers hématologiques" - en savoir plus
  • Equipe NoLymIT, dirigée par le Pr Camille Laurent. "Nouvelles immunothérapies contre les lymphomes" - en savoir plus
  • Equipe ImPACT, dirigée par le Dr Pierre Cordelier. "Innovation thérapeutique dans le cancer du pancréas" - en savoir plus
  • Equipe RADOPT, dirigée par le Pr Elisabeth Moyal et le Dr Christine Toulas. "Optimisation de la radiothérapie : des voies de signalisation moléculaires aux essais cliniques" - en savoir plus
  • Equipe CMATI, dirigée par le Dr Marc Poirot et le Dr Sandrine Silvente-Poirot. "Métabolisme du cholestérol et innovations thérapeutiques." - en savoir plus
  • Equipe GENIM, dirigée par le Pr Hervé Avet-Loiseau et le Dr Ludovic Martinet. "Oncogénomique et immunologie du myélome " - en savoir plus
  • Equipe DIAD, dirigée par le Pr Etienne Chatelut. " Individualisation des doses de médicaments anticancéreux" - en savoir plus
  • Equipe ALTFAL, dirigée par le Pr Eric Delabesse. "Altération des facteurs de transcription dans les leucémies aigües" - en savoir plus
  • Equipe SigDYN, dirigée par le Dr Julie Guillermet-Guibert . "Intégration des signaux cellulaires & PI3K de classe I, II, III" - en savoir plus
  • Equipe METAML, dirigée par Jean-Emmanuel Sarry. "Métabolisme et résistance thérapeutique dans les leucémies aigües myéloïdes" - en savoir plus
  • Equipe ONCOSARC, dirigée par le Dr Frédéric Chibon. "Oncogenèse des sarcomes" - en savoir plus
  • Equipe DynAct, dirigée par Salvatore Valitutti. "Dynamique moléculaire des interactions lymphocytaires" - en savoir plus
  • Equipe NetB(IO)2, dirigée par Vera Pancaldi. "Biologie de réseaux pour l'immuno-oncologie" - en savoir plus